Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Savez-vous à quelle heure est le premier train pour Mantes ?

— À neuf heures vingt.

— Nous nous retrouverons à la gare. Je vais employer les quarante à cinquante minutes de liberté qui me restent à donner mes instructions ici et à faire quelques visites.

— Vous ne me demandez pas même chez qui nous devons aller.

— Vous m’avez dit qu’il s’agissait d’une fillette en danger et d’une femme qui m’appelle je n’ai pas besoin d’en savoir davantage. À tout à l’heure !

Comprenant que ces derniers mots étaient une invitation à se retirer, l’entrepreneur salua respectueusement et sortit pour courir au bureau télégraphique le plus voisin, où, de la grosse écriture d’un homme qui a expédié dans sa vie plus de lettres d’affaires que de lignes d’amour, il rédigea cette dépêche :

« Madame Frémerol, villa Claude, Verneuil, près Mantes.

« Docteur Guerrard et moi arriverons à dix heures et demie. Ayez courage et bon espoir. »

Cela fait, plus calme, il se rendit à la gare Saint-Lazare.

En y arrivant, il s’empressa d’abord de retenir un coupé, puis il se campa devant le guichet, surveillant de l’œil l’escalier de la cour et l’entrée de la rue d’Amsterdam.

Il ne craignait qu’une seule chose qua celui qu’il guettait ne fût en retard.

Il ne cessait de consulter sa montre, ainsi que l’horloge placée dans la galerie, et il venait de constater