Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/88

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crétion absolue, qui l’avait élevée et l’aimait toujours malgré ses fautes, et cette tante s’était installée à Verneuil, en qualité de la seule proche parente de la fillette, son héritière. Mme Frémerol n’était, elle, pour tout le monde, que la marraine de la pensionnaire des Visitandines.

C’est dans cette maison de campagne que l’enfant avait été transportée, lorsque l’affection dont elle était atteinte s’était si rapidement aggravée.

Des nombreux amis de la Frémerol, Berquelier était peut-être le seul à savoir qu’elle fût mère, et malgré sa nature un peu rude, malgré son manque d’éducation première ; cet homme comprenait le sentiment qui ordonnait à celle dont la conduite était une sorte de scandale public, de cacher avec soin sa maternité, pour que celle à qui elle avait dû donner son nom de jeune fille n’eût point à rougir d’elle.

Il avait fallu le danger que courait Claude pour que cette femme au désespoir, oubliant le mystère dont elle s’entourait à Mantes, y appelât son amant.

Celui-ci ne pouvait donc que se soumettre. Il serra les mains de la malheureuse, la supplia d’une voix profondément émue de le tenir au courant de ce qui se passerait, et il partit.

Quelques heures plus tard, à la tombée de la nuit, Paul Guerrard arrivait à la villa.

Son père le présenta à Mme Frémerol et lui expliqua pourquoi il l’avait fait venir.

L’état de la fillette n’empirait pas sensiblement, mais le savant médecin avait une trop grande expérience de l’affection terrible dont il s’agissait pour s’y tromper.