Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/120

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sion croissante pour Rhéa et la jalousie qu’il éprouvait de son intimité avec Félix Barthey.

Il était persuadé que le peintre faisait la cour à Mme Deblain il l’entendait d’ailleurs insinuer par les malveillants dont le séjour prolongé de ce Parisien à la Malle avait éveillé les soupçons. De plus, il lui paraissait impossible, en raison du peu de foi qu’il avait en général dans la vertu des femmes, que cet artiste, gai, brillant cavalier, entreprenant, n’eût pas promptement raison de cette Américaine légère et coquette, qui ne pouvait aimer son mari.

Il était alors furieux de l’aveuglement de Raymond, qu’il eût trouvé trop clairvoyant, au contraire, s’il avait été, lui, le seul soupirant à craindre. Cependant, il le sentait bien, il ne pouvait ni devenir délateur ni jouer le rôle de Caton, sans se faire rire au nez ou risquer de se démasquer.

Il arriva alors que, ne pouvant plus y tenir, il résolut d’avoir avec la sœur de Jenny une explication décisive.

L’occasion lui en fut bientôt offerte.

On était à la fin d’octobre, Mme Gould-Parker était retournée pour quelques semaines à Paris, et sa sœur avait repris ses quartiers d’hiver à Vermel, mais pour aller tous les jours à la Malle, où Félix Barthey terminait le rideau du théâtre. L’inauguration de la fameuse salle était fixée aux fêtes de Noël.