Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/162

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aise… si tu aimes encore et si tu es toujours aimée.

— Oh ! ne crois pas au moins…

— Oui, un amour éternel qui ne vit que de sacrifices et n’en demande aucun à l’objet de sa flamme. Je connais ça… par ouï-dire ! Hein ! suis-je une sœur assez dévouée, assez tendre, assez indulgente ? Car c’est fort mal ce que je fais là ! Si l’oncle Jonathan et cette bonne mistress Gowentall le savaient !

— Rhéa, ma chère Rhéa ! Mais, j’y pense, si ton mari trouvait un jour ces lettres ?

— D’abord Raymond ne se permet jamais de fouiller dans mes meubles de plus, les trouverait-il et les lirait-il, qu’il ne supposerait pas une seconde qu’elles m’ont été adressées. Ah ! mon mari n’est pas jaloux de sa femme ! Ça n’est point un colonel ! Il n’est pas au Japon ! D’ailleurs, il sait bien qu’on ne me fait pas la cour !

— Oh ! oh ! petite sœur ! Et le docteur Plemen ?

— Ah ! tu as vu cela ?

— Parbleu ! Comme il ne s’est pas trahi dix fois, cent fois !

— Oui, mais notre grand savant perd son temps.

— Je ne te demande pas d’aveux.

— Plemen est certainement un homme remarquable par son intelligence et son esprit c’est, de plus, un cavalier d’une beauté étrange, fatale, comme disent les poètes ; mais si je n’ai pour