Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/167

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appelé « monsieur le député » et à la certitude de faire des ingrats.

Rien n’était plus vrai, cependant, nous le savons, que ce changement de front du riche industriel, que cette ambition subite, œuvre de sa femme. On en eut bientôt la preuve, car Plemen, sans même attendre d’être interrogé, fit paraître, dans les journaux de la localité, une lettre par laquelle il annonçait qu’il abandonnait toute candidature au profit de M. Deblain, sur qui il invitait chaudement ses électeurs à reporter leurs suffrages.

« Si je renonce, disait-il, à l’honneur de devenir le représentant d’une ville où je m’imagine volontiers être né, tant ses moindres intérêts me sont chers, c’est parce que je ne m’arroge pas le droit de m’éloigner pendant plusieurs mois, chaque année, des malades confiés à mes soins c’est que la science m’attire plus que la politique, et c’est aussi parce que j’ai la conviction qu’un grand manufacturier tel que M. Deblain, enfant du pays et dont les opinions bien connues, le dévouement, la connaissance des affaires sont une garantie pour tous, sera pour Vermel le plus utile, le plus influent des mandataires au sein du Parlement. »

Si cette nouvelle ne reçut pas trop mauvais accueil dans le haut commerce, où le mari de Rhéa comptait de nombreux amis prêts à soutenir