Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/166

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de tous, qui avait su se faire des amis dans le peuple et même parmi les bourgeois, malgré sa liaison avec les Deblain, le parti radical révolutionnaire avait à peu près désarmé. Ce n’était plus que pour la forme et pour ne point avoir l’air de déserter la lutte qu’il s’était décidé à présenter un candidat, sans nulle importance, il est vrai, son échec étant assuré.

Quant aux légitimistes et aux bonapartistes, s’il en existait un certain nombre à Vermel, ils ne comptaient pas au point de vue électif, mais ceux d’entre eux qui pensaient, avec raison, que s’abstenir en politique est une faute, votaient toujours, en attendant mieux, pour le candidat républicain conservateur, par haine du radicalisme.

Les élections allaient donc se passer ainsi qu’à l’ordinaire, sans grand bruit, et personne ne s’en préoccupait beaucoup, lorsqu’on apprit que le docteur Plemen se retirait pour laisser la place à M. Raymond Deblain.

D’abord, on n’en voulut rien croire. Le mari de la belle étrangère n’avait jamais manifesté l’intention ni le désir de devenir un homme politique. Bien au contraire, il s’était toujours fait remarquer par son indifférence en semblable matière, plaisantant même avec son sans-gêne gaulois ceux qui étaient assez simples — il employait un mot encore plus court et plus net — pour sacrifier leurs affaires, leur repos, leurs plaisirs à la vanité d’être