Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jours installée sa sœur, Mme  Gould-Parker. Fatiguée sans doute des plaisirs de l’hiver, celle-ci n’avait pas songé cette année-là à aller à Trouville : elle se reposait à la campagne.

Depuis le printemps, Jenny n’était venue en ville que deux ou trois fois à peine, mais Rhéa allait la voir presque tous les jours, avant le dîner.

Les choses en étaient là, lorsqu’un soir, le 22 septembre, Raymond, qui depuis quelque temps était sujet à de violentes névralgies, revint d’une réunion publique dans un état d’exaltation incroyable. Forcé de répondre aux interpellations de son concurrent, le citoyen Rabul, il s’était à ce point embrouillé que Plemen avait dû venir à son secours. Toutefois, si habilement qu’il eût repêché son ami, son concurrent radical était resté à peu près maître du terrain.

Deblain, qui, à défaut d’éloquence et de science politique, avait du bon sens, se rendait bien compte de son échec. Aussi, en arrivant chez lui, brisé de fatigue, se laissa-t-il tomber dans un fauteuil, en s’écriant :

— Ah ! sapristi je le jure bien, si j’avais prévu ce qu’est le métier d’aspirant député, je me serais tenu tranquille. Mes yeux papillotent devant toutes ces affiches multicolores où mon nom s’étale en grosses lettres, comme celui d’un acteur en représentation. Lorsque j’entre dans une de ces satanées salles de réunions publiques, il me semble