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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/181

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ricaine lui porterait malheur ! Que Dieu ait pitié de son âme !

— Madame, lui observa timidement la religieuse, M. le curé de la paroisse a béni le corps du défunt. On ne doit jamais douter de la miséricorde divine. Prenez garde, sa pauvre veuve qui est là, chez elle, désespérée, pourrait vous entendre.

Ces mots suffirent sans doute pour faire comprendre à Mme Dusortois qu’elle devait tout au moins mesurer ses paroles dans cette maison d’où, malgré sa parenté, elle pouvait être chassée par celle qui en était la maîtresse plus que jamais, car elle prit dévotement la branche de buis qui trempait dans le vase rempli d’eau bénite et en aspergea le corps, d’ailleurs avec la conviction de remplir un saint devoir.

Si acariâtre que fût la tante de Mme Deblain, sa religion était sincère ; on ne pouvait, du moins, l’accuser d’hypocrisie en semblable matière.

Cela fait, s’armant de courage pour dissimuler ses sentiments réels, elle fit dire à sa nièce qu’elle désirait la voir.

Rhéa, toute à sa douleur, ne se souvenait pas ou ne voulait plus se souvenir, en un pareil moment, des mauvais procédés dont elle avait toujours été victime de la part de la tante de son mari ; elle lui fit répondre qu’elle était touchée de sa visite et vint sa rencontre jusque sur le seuil de sa chambre à coucher.