Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/180

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gré les critiques dont sa faiblesse envers sa femme était l’objet, malgré même les jalousies qu’avait fait naître le luxe de sa maison depuis son mariage.

Encore sans détails sur les causes d’une fin aussi subite, on l’attribuait à une attaque d’apoplexie, à la rupture d’un anévrisme, à une congestion, accidents qui avaient dû être amenés par les fatigues excessives que supportait, depuis une quinzaine de jours, M. Deblain, déjà souffrant avant l’ouverture de cette campagne électorale dans laquelle il s’était lancé un peu malgré lui. Personne n’ignorait qu’en posant sa candidature, il n’avait fait que céder à l’ambition de celle qui portait son nom.

De là, pour les ennemis de celle-ci, à l’accuser d’avoir causé la mort de son mari, par sa folle conduite et ses excentricités, il n’y avait qu’un pas.

Il devait être rapidement franchi, surtout par Mme  Dusortois. En arrivant à l’hôtel, vers dix heures et demie, celle-ci ne songea pas un instant à demander Mme  Deblain, mais courut à la chambre de son neveu, se jeta en pleurant sur son corps glacé, déjà paré pour le tombeau, et s’écria, devant la Sœur de la Compassion qui, appelée à la hâte, priait agenouillée :

— Mon cher Raymond mort sans le secours de la religion ! Ah ! j’avais bien dit que cette Amé-