Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/192

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dont la mort lui livrait tout à la fois la veuve et la fortune. »

Cette horrible dénonciation, rédigée, on le voit, avec une perfide habileté de déduction, se poursuivait encore par quelques détails secondaires ; mais ce que nous venons d’en citer suffit pour enflammer le zèle du procureur de la République. Il en conféra, pour la forme, avec son procureur général, M. Lachaussée ; celui-ci accueillit avec empressement les perspectives d’une affaire qui allait attirer les regards de tous vers la cour de Vermel, et, l’ordre d’instruire ayant été donné aussitôt à M. Babou, ce magistrat s’était, hâté de faire exhumer le corps de M. Deblain.

Quand ces tristes restes eurent été transportés à l’amphithéâtre de l’hôpital, le juge d’instruction fit appeler le docteur Plemen, auxiliaire accoutumé de la justice dans les causes criminelles.

Depuis la mort du mari de Rhéa Panton, Erik Plemen vivait dans un isolement absolu ; il ne sortait de chez lui que pour faire son cours et visiter ses malades. Deux fois seulement, il s’était absenté de la ville pour se rendre à la Malle.

La première fois qu’il y était venu, six à sept jours après l’enterrement de M. Deblain, la jeune veuve l’avait immédiatement reçu, mais dans la chambre de sa sœur, qui était assez souffrante pour garder le lit, et le docteur n’était resté que quelques instants, pendant lesquels l’émotion vio-