Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/196

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faire, pourraient provoquer une contre-expertise, dont le résultat serait nul, votre science excluant la possibilité de toute erreur ; tandis que si vous reconnaissez que la mort de M. Deblain est une mort violente, due à telle ou telle cause criminelle, tout sera dit sur la question expérimentale. Il ne restera plus à la justice qu’à chercher les coupables. Mais je n’insiste pas, je comprends trop…

— Cette fois, comme cela m’est arrivé souvent, interrompit vivement Plemen, qui n’avait pas perdu une seule des phrases de M. Babou, je suis aux ordres du parquet.

Le savant médecin était redevenu complètement maître de lui-même.

— Comment ! vous voulez bien ? fit le juge instructeur.

— La mission sera pénible, mais j’accomplirai un double devoir, répondit le médecin avec fermeté. Je suis prêt.

Le magistrat s’inclina, sans dissimuler son admiration pour une semblable énergie.

Il comprenait que c’était évidemment dans le souvenir même de son affection peut M. Deblain que son ami puisait un pareil courage, ne voulant pas, lui non plus, que les assassins de celui qu’il avait tant aimé échappassent au châtiment, et il lui dit, en serrant affectueusement ses mains glacées :

— Alors je vais donner de suite mes instruc-