Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je ne vous comprends pas.

— Nous avons tout lieu de croire que M. Deblain a été victime d’un crime et…

Plemen était devenu fort pâle. Ses deux mains se crispaient sur les bras du fauteuil dans lequel il était assis.

— Vous voyez, reprit le juge d’instruction, que j’aurais mieux fait de m’abstenir. Votre émotion est toute naturelle. Le malheureux ! Vous étiez si intimement liés. Excusez-moi ! Je vais faire prévenir M. Magnier ou tout autre de vos confrères.

— Non, attendez ! fit le docteur avec un effort surhumain pour reprendre un peu de calme. M. Deblain victime d’un crime ! Qui vous le fait supposer ?

— Quantité de présomptions morales.

— Qui soupçonnez-vous ?

— Personne encore c’est seulement lorsque je saurai à quel genre de mort a succombé M. Deblain que je pourrai me lancer sur une piste. Or, vous le comprenez, si j’ai pensé à vous avant nul autre, c’est parce que votre rapport ne pourra donner lieu à aucune critique, sauf peut-être dans le cas où vous affirmeriez que M. Deblain n’a succombé qu’à une maladie naturelle, bien déterminée. Dans ce cas seulement, l’accusation ou plutôt les accusateurs, se rappelant vos relations avec la famille Deblain et craignant votre désir d’étouffer l’af-