Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/200

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dent, le juge d’instruction ne voulait pas, quelque désir qu’il en eût et quoique ce fut son droit strict, agir de sa propre autorité. Dans le but de n’engager qu’en partie sa responsabilité, il passa chez le procureur de la République pour lui communiquer le rapport du docteur Plemen et arrêter, d’accord avec lui, les mesures à prendre.

M. Duret était dans son cabinet, en compagnie du procureur général.

Mis au courant des choses, les deux magistrats eurent tout d’abord un mouvement de surprise : ils ne s’attendaient pas à un résultat aussi prompt ni surtout aussi décisif de l’expertise médico-légale. Toutefois, en face de l’assurance que leur donnait cette expertise qu’un crime avait été commis, ils n’hésitèrent pas : ils adoptèrent les soupçons du juge d’instruction et furent d’avis qu’il fallait agir rapidement.

Cependant ils pensaient qu’à l’égard de M. Barthey, il était sage d’attendre la découverte de quelque circonstance permettant de démontrer sa complicité, car il se pouvait qu’il eût été ou même fût encore l’amant de Mme Deblain sans pour cela l’avoir aidée dans l’accomplissement de son forfait.

On verrait quelle serait son attitude ; on devait, en attendant, se contenter de le faire surveiller, afin de s’assurer de sa personne dans le cas où, à la nouvelle de l’arrestation de sa maîtresse, il tenterait de passer à l’étranger.