Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/201

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Fort de cet appui, M. Babou retourna à son cabinet, remplit et signa contre Mme  Deblain, « conformément aux conclusions du ministère public », un mandat d’arrêt qu’il fit porter au commissaire central avec ordre de le mettre à exécution sans retard, le jour même ; et, aussitôt après, il écrivit au procureur de la République à Paris, dans le sens indiqué par MM. Lachaussée et Duret.

Le juge d’instruction n’avait pas manqué d’ordonner à M. Berton de procéder, à la Malle, à une perquisition sommaire et de clore les appartements avec des scellés, dont l’un de ses agents serait le gardien. Il se réservait de se livrer, lui, à la même opération dans l’hôtel Deblain, en ville, et de reprendre les perquisitions au château lorsque la prévenue serait prisonnière.

Tout cela terminé, M. Babou sortit du palais de justice, la tête haute, le front sévère, convaincu, comme Titus lorsqu’il avait fait une bonne action, qu’il n’avait pas perdu sa journée, et il rentra chez lui, où sa femme, aux premiers mots de la confidence qu’il se hâta de lui faire, l’embrassa, en lui disant :

— Ah ! cette Américaine, je la méprisais d’instinct j’avais le pressentiment qu’elle n’était qu’une misérable ! Comme j’avais raison ! J’espère bien que tu ne vas pas l’épargner. Jérôme, ton avancement ne dépend plus que de toi !