Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/207

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Elle s’était rapprochée de sa sœur atterrée.

Stupéfait de cette exclamation qui ressemblait pour lui à un aveu, car l’Américaine n’avait pas même jeté les yeux sur le mandat d’arrêt où, conformément à l’article 96 du Code d’instruction criminelle, le motif de l’arrestation était énoncé, le magistrat ne répondit qu’en ajoutant :

— Veuillez demander à votre femme de chambre un chapeau et un vêtement, car vous devez me suivre.

— Vous suivre ! Comment, de suite ?

— C’est impossible ! fit Jenny, en entourant Rhéa de ses bras.

— Il le faut, madame, répéta M. Berton.

— Permettez-moi, tout au moins, de monter chez moi, de m’habiller !

— Soit ! mais je dois vous accompagner. Mes ordres sont formels ; ne me rendez pas ma mission plus pénible en résistant.

Le secrétaire et les agents, qui étaient restés jusque-là sur le seuil du vestibule, se rapprochèrent de leur chef.

– C’est bien, monsieur ! c’est bien, fit Mme Deblain en éloignant du geste ces hommes, je ne résiste pas. M’arrêter, moi ! Ah ! je vous le jure, cela coûtera cher à ceux qui m’infligent une semblable humiliation. Pauline, un chapeau, un manteau !

La femme de chambre qui, sans oser prononcer