Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/218

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que raison pour être tout particulièrement sévère envers elle.

— Docteur, je ne saurais, comme magistrat, admettre de pareilles insinuations… Vous permettez ?

Ces mots dits avec morgue, M. Babou quitta brusquement Plemen, qui, après l’avoir suivi quelques instants d’un regard de mépris, redescendit l’escalier en murmurant :

— Et c’est moi qui la leur ai livrée, moi, qui l’aime à donner ma vie pour elle ! Mais comment peut-on la supposer coupable ? Rhéa en prison !

Et, rentrant chez lui, il se hâta de rejoindre Mme Gould-Parker, après avoir donné l’ordre à son valet de chambre de faire atteler.

— Je viens de voir le juge d’instruction, dit-il à Jenny ; mais je n’ai rien obtenu de lui. J’ai peur qu’il ne soit ravi de l’occasion qui lui est offerte d’humilier une femme telle que Mme Deblain. M. Babou n’est pas un malhonnête homme, mais il est vaniteux et sot. De plus, il ne doit pas agir de sa propre autorité il est trop prudent pour cela. Il a dû prendre les instructions du procureur général et du premier président, ou du moins se mettre d’accord avec eux. Il est évident qu’après avoir interrogé une seule fois votre sœur, il sera bien forcé de lui rendre la liberté. Il n’y a donc rien à faire ce soir, si ce n’est de nous assurer que Mme Deblain ne manque de rien à la prison