Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/217

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de confier l’expertise à votre confrère M. Magnier.

— C’est vrai ! Ah ! tout cela est épouvantable ! Voyons, monsieur Babou, attendez, n’allez pas plus loin. Mme Deblain n’est pas coupable, elle ne saurait l’être.

— Qu’en savez-vous ? Croyez-moi, docteur, vous avez fait votre devoir, laissez-moi remplir le mien.

Et comme le juge d’instruction, après avoir prononcé ces mots d’un ton assez sec, avait fait un mouvement pour rejoindre ses auxiliaires, Plemen lui dit, en le retenant par le bras :

— Encore un instant je vous en conjure. Alors Mme Deblain est arrêtée, mais où est-elle ?

— À la maison d’arrêt.

— Aux Carmes ?

— Sans doute.

— Cela est horrible ! Comment, sur de simples soupçons, cette pauvre femme accoutumée au bien-être, au luxe, va être soumise au régime de la prison !

— La loi ne fait pas de distinction entre les prévenus. Si rien ne confirme mes présomptions, je mettrai Mme Deblain en liberté ; dans le cas contraire, elle subira le sort commun. Je n’ai aucun motif pour la traiter avec plus de ménagements que qui que ce soit.

— Je crains, au contraire, que vous n’ayez quel-