Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autres, était affectée aux femmes, sous la surveillance de sœurs de l’ordre de Marie-Joseph. La laïcisation n’avait pas encore passé par là.

Les magistrats de l’ordre judiciaire et les directeurs des prisons savent, en effet, quelle confiance on peut avoir dans les religieuses. Quelle que soit l’humanité avec laquelle ces saintes filles remplissent leurs fonctions si pénibles, elles sont à l’abri de toute séduction. Les prévenues les trouvent toujours douces et compatissantes, mais muettes et incorruptibles. Il est sans exemple que l’une d’elles ait jamais manqué à ses devoirs. Ces devoirs sont pour les Sœurs affectées au service des prisons un nouvel acte de foi. On sait s’il en est de même pour les surveillantes laïques !

Le directeur des Carmes, M. Crosnier, ancien officier, était un vieux fonctionnaire, excellent homme, que les divers changements de ministère n’avaient pas atteint. Il était là depuis déjà une douzaine d’années et connaissait tout Vermel.

Aussi n’avait-il pu revenir de sa surprise, lorsque le commissaire central lui avait amené Mme Deblain, en lui transmettant l’ordre de M. Babou de la tenir au secret le plus absolu. Il n’en avait pas moins obéi, mais il s’y était pris avec toute l’humanité possible, et il venait à peine de rentrer dans son cabinet, après avoir veillé lui-même à l’installation de sa nouvelle pensionnaire,