Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/229

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Peu d’instants après, la veuve de Raymond, calme et reconnaissante, se releva, puis, aidée de sa gardienne, elle se mit au lit pour sa première nuit de prison.

Les heures, hélas ! allaient se succéder pour elle sans lui apporter le repos.

Dès que la malheureuse se vit seule de nouveau, elle ferma les yeux, appelant le sommeil, mais en vain. Les moindres événements de cette atroce journée hantaient son esprit avec une telle obsession qu’elle ne pouvait les oublier.

Elle se demandait ce qu’était devenue sa sœur, ce qu’allaient penser ses amis, quel serait le désespoir de son père et de son excellente mère à la nouvelle de son arrestation, quel était enfin le rôle du docteur Plemen ?

Est-ce qu’on allait l’abandonner dans son infortune ?… De quoi l’accusait-on ? D’avoir tué son mari, peut-être ! Oui, ce devait être de ce crime, puisque M. Deblain était mort empoisonné. Empoisonné ! Comment ? par qui ? Il n’avait pas d’ennemis. Un accident, sans doute ! Mais si on ne pouvait découvrir les causes de cette fin subite, comment se défendrait-elle ? Qui avait osé la soupçonner ?

Elle cherchait et ne trouvait pas. Mme Dusortois ? Elle savait bien que sa tante ne l’avait jamais aimée, mais de là à la croire coupable d’une aussi monstrueuse action, il y avait loin ! Est-ce que la