Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/235

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— Vous avez toujours manifesté le désir d’habiter Paris, et c’est pour atteindre ce but que vous avez poussé votre mari à se présenter à la députation. M. Deblain a cédé à cette fantaisie comme il avait obéi, par faiblesse, à toutes vos fantaisies précédentes. Cette dernière devait lui être fatale, car c’est lorsque vous avez prévu son échec que vous avez songé à vous défaire de celui qui ne pouvait réaliser votre rêve d’ambition et de liberté.

— Alors vous m’accusez d’avoir tué mon mari ?

— C’est de ce crime dont vous êtes prévenue. Vous avez avoué vous-même votre culpabilité en vous écriant, lorsque M. Berton s’est présenté à la Malle pour vous mettre en état d’arrestation : « Croit-on que c’est moi qui ai empoisonné M. Deblain ! » Or, puisque vous n’aviez pas lu mon mandat d’arrêt, comment saviez-vous à quel genre de mort votre mari avait succombé ?

À cette question Rhéa baissa la tête. Ne pouvant parler de la lettre que lui avait écrite le docteur Plemen, elle comprenait que ses paroles, rapportées par le commissaire de police au juge d’instruction, étaient accablantes.

— Ah ! vous ne répondez pas ? reprit d’un ton narquois M. Babou.

— J’ai jeté ce cri au hasard ! balbutia la pauvre femme.

— Et il s’est trouvé que le hasard vous a fait