Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/24

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ment du moins ; il s’était toujours applaudi d’être resté célibataire, au spectacle des mésaventures conjugales de quelques maris de sa connaissance ; et c’était vainement que les plus jolies héritières du département lui avaient été offertes ; car il était riche, beau cavalier, manquant un peu de distinction dans son laisser-aller, mais de caractère facile, plein de cœur et d’entrain.

La Médaille militaire, qu’il avait gagnée pendant la guerre franco-allemande — bien qu’il fût alors libéré du service, il s’était engagé de suite — allait à merveille à sa tournure d’ancien sous-officier de cavalerie.

C’était enfin le type sympathique du viveur de province, élégant et gai, mais sachant, bien que sceptique et volontiers gouailleur, ne pas froisser ouvertement les préjugés et les idées bourgeoises de ceux qui l’entourent.

Il n’était vraiment pas possible que M. Deblain eût ainsi rompu brusquement avec son passé, cela en faveur de quelque miss excentrique, comme on se représente trop souvent en France, en province surtout, les vierges de l’Union.

Ceux de ses amis qui connaissaient ses goûts d’indépendance, son amour des plaisirs faciles et des liaisons sans lendemain, traitaient donc ce mariage exotique de fable ridicule.

Est-ce que, s’il avait jamais l’intention d’entrer en ménage, le beau Raymond, ainsi qu’on l’appe-