Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/25

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lait toujours, ne prendrait pas tout simplement pour compagne l’une de ses jolies compatriotes ! Est-ce qu’il pourrait jamais oublier qu’il se trouvait à Vermel dix, vingt jeunes filles charmantes, de bonnes familles et bien dotées, parmi lesquelles il n’avait qu’à choisir

De plus, est-ce qu’il se serait jamais marié sans consulter son intime, son alter ego, le docteur Erik Plemen ; sans lui en demander la permission, ou tout au moins sans le prévenir ?

En effet, depuis plus de dix ans, MM. Deblain et Plemen étaient inséparables ; ce qui s’expliquait aisément, car s’ils exerçaient des professions différentes, ils avaient absolument les mêmes goûts, défauts et qualités. Tous deux savaient faire marcher devront le travail et les distractions les plus mondaines.

Ils habitaient, boulevard Thiers — presque toutes les villes de province ont un boulevard ou une avenue Thiers — deux hôtels contigus derrière lesquels s’étendaient de fort beaux jardins, qui communiquaient par une porte dont Erik et Raymond avaient une clef, de façon à pouvoir aller de l’un chez l’autre, quand cela leur plaisait, à toute heure du jour et de la nuit, sans même que leurs gens pussent le savoir.

Intelligent et actif, le grand manufacturier ne négligeait jamais ses affaires, et quant au docteur Erik Plemen, c’était non seulement un médecin