Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/249

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de papier que cet homme lui tendait. Lorsqu’il l’eut parcouru, il la lui rendit en disant :

— Oui, c’est bien moi ! Décidément, tous ces gens-là sont fous ou stupides. Est-ce que je ne puis voir le juge d’instruction de suite ?

— J’ai l’ordre de m’assurer de votre personne et de vous conduire à la prison des Carmes.

— Alors, à la prison J’ai été soldat, moi aussi, comme vous voyez — il montrait à sa boutonnière le ruban de la médaille militaire, — et je comprends que vous n’obéissiez qu’à votre consigne.

Et comme, sans doute pour faire du zèle, le gendarme qui accompagnait son chef semblait disposé à le prendre au collet, l’artiste parisien ajouta, en haussant les épaules :

— Oh ! ne craignez rien, mon brave, je n’ai pas l’intention de vous échapper. C’est vraiment trop odieux et surtout trop bête ! Vous pouvez répéter cela à qui vous voudrez. Allons, en route !

Cinq minutes plus tard, Félix Barthey était écroué ainsi que l’avait été, l’avant-veille, Mme  Deblain.

En prenant possession de la chambre à peu près habitable du quartier des hommes, où M. Crosnier l’avait fait conduire, le peintre, une fois seul, demeura bien un peu abattu, mais cela ne dura qu’un instant.

C’était un garçon énergique dans toute l’acception du mot ; de plus, il ne pouvait supposer