Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/259

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distincts. Dans l’un, on croyait à la culpabilité de la jolie veuve et à celle de Félix Barthey, par conséquent ; dans l’autre, on ne voulait pas y ajouter foi, tout en reconnaissant ce qu’il y avait de grave pour les prévenus dans le résultat des perquisitions et dans le rapport médico-légal du docteur Plemen, dont la science ne pouvait pas être plus suspectée que l’honorabilité.

On plaignait l’éminent praticien d’avoir été forcé de prêter son concours à la justice en si terrible circonstance, et on admirait son courage d’avoir poussé le dévouement professionnel, l’amour de la vérité, le respect à la loi, jusqu’à fouiller le corps de celui dont il avait été, pendant plus de dix ans, l’ami dévoué.

Ce qui paraissait surtout inexplicable aux défenseurs de Mme  Deblain, c’était la promptitude avec laquelle M. Babou lui donnait comme complice M. Félix Barthey, que personne, sauf peut-être quelques jaloux, n’avait jamais soupçonné d’être l’amant de la jeune femme, et qui, conséquemment, n’avait eu aucun intérêt à la mort de son mari.

Mais, on le comprend, ces racontars et ces cancans de province n’avaient qu’une importance relative pour William Witson ; il voulait se livrer lui-même à une enquête sérieuse, et comme il fallait, avant tout, qu’il pût agir en liberté, sans provoquer ni les étonnements ni les suspicions,