Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/262

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dont rien ne prouve la mauvaise conduite, car ce jeune Parisien qu’on affirme maintenant avoir eu avec elle des relations coupables n’avait certes pas l’air de jouer ce rôle auprès d’elle ; supposer, dis-je, qu’une telle femme est devenue tout à coup une misérable empoisonneuse, c’est aller bien vite ! Le parquet s’est peut-être un peu trop hâté, mais, quoique je ne partage aucune des idées politiques de M. le procureur de la République ni de M. le juge d’instruction, je dois croire qu’au point de vue professionnel ce sont d’honnêtes gens qui sauront, s’ils se sont trompés, revenir loyalement sur leur erreur.

— Je n’ai pas l’honneur de connaître M. Babou et suis sans lettre d’introduction auprès de lui ; j’ai cependant l’intention d’aller lui demander l’autorisation de voir Mme Deblain.

— Je crains qu’il ne vous le permette pas. Elle est au secret le plus rigoureux, ainsi que M. Félix Barthey.

— Comment, cette jeune femme accoutumée au luxe et sur qui ne pèsent encore que des soupçons est enfermée dans une cellule, avec impossibilité de recevoir qui que ce soit !

— Vous n’ignorez pas que les juges d’instruction sont les maîtres absolus en semblable matière. C’est la loi.

— Loi inhumaine, inique, monstrueuse, qui fait de la prison préventive un supplice plus terrible