Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je ne veux pas vous décourager ; permettez-moi seulement de vous donner un conseil : ne dites à aucun de ces messieurs que vous m’avez fait l’honneur de votre première visite.

— Pourquoi donc ?

— Ne me forcez pas à m’expliquer davantage.

M. de la Marnière avait, en hochant la tête, appuyé ces mots d’un sourire d’une telle finesse, que William Witson comprit aussitôt. La magistrature de la cour de Vermel était partagée en deux camps, et c’était précisément auprès de ceux qui pouvaient réellement lui être utiles qu’il était sans accès.

— J’ai saisi, monsieur le conseiller, fit-il en se levant pour prendre congé de son hôte, qu’il avait complètement séduit par sa franchise et sa distinction. Eh bien ! si ces messieurs me reçoivent mal ou refusent de me recevoir, j’agirai seul. Peut-être leur prouverai-je que je suis un adversaire avec lequel on doit compter !

Et saluant l’éminent magistrat, qui ne le laissa partir qu’après l’avoir prié de considérer sa maison comme la sienne, Witson s’en fut chez M. Berton, le commissaire central.

Pour l’ami de la famille Panton, il ne s’agissait, par cette démarche, que d’établir son identité, afin de ne point passer pour un intrus auprès des autorités de Vermel, qui n’allaient pas manquer de s’inquiéter du rôle que venait jouer cet étran-