Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/27

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Au physique, Erik Plemen, qui avait trente-six à trente-sept ans, offrait, avec sa physionomie intelligente, ses regards de feu, ses lèvres sensuelles, son tempérament ardent, un superbe spécimen de la race slave, car il était étranger.

Né en Hongrie, mais élevé à Paris, où il avait été l’un des plus brillants sujets de l’École de médecine, il s’était fait naturaliser et avait été reçu docteur. Nous venons de dire dans quelles circonstances il s’était fixé à Vermel, où, chaque jour, on s’applaudissait d’avoir un praticien aussi expert et aussi dévoué.

Au moral, c’était un ambitieux, un esprit volontaire, dominateur, n’admettant pas aisément qu’un obstacle soit jamais infranchissable pour celui qui veut vraiment atteindre un but.

Il l’avait maintes fois prouvé, dans l’exercice de sa profession, par des expériences et des opérations qui, heureusement, jusque-là, avaient toujours donné raison à sa hardiesse.

Aussi avait-il un empire absolu sur son ami Raymond, brave garçon d’un caractère assez faible, qui le consultait en toute occasion, même lorsqu’il s’agissait de son industrie.

Mais lorsque le négociant et le médecin en avaient fini, le premier avec ses affaires, le second avec ses travaux professionnels, ils étaient tout au plaisir, ne boudant pas plus l’un que l’autre devant une partie de chasse, une table bien servie,