Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/26

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fort habile, dévoué à ses malades, secourable aux malheureux, mais encore un chimiste de premier ordre, un toxicologue déjà célèbre.

Ses travaux avaient été couronnés plusieurs fois par l’Académie de médecine. Vermel était fier de lui, et on s’étonnait qu’un homme de sa valeur ne fût pas à Paris, où bien certainement il occuperait un des premiers rangs parmi les membres de la Faculté.

On disait que c’était par ambition qu’il était resté dans le chef-lieu de Seine-et-Loire, où il avait été envoyé à l’occasion de la dernière épidémie de choléra.

Pendant plusieurs mois, il avait combattu le fléau avec un véritable héroïsme ; il s’était ainsi attiré les sympathies de tous, et, jugeant sans doute le terrain bon pour lui, il s’était installé dans ce grand centre industriel, où sa clientèle était devenue rapidement considérable.

Décoré, chef de service à l’hôpital, membre du conseil général du département, il rêvait d’augmenter encore à la Chambre le nombre de ces médecins dont la présence de certains dans le Parlement est peut-être le salut pour les malades de la province, mais semble, hélas ! indiquer que la France est vraiment souffrante, puisque tant de docteurs se mêlent de ses affaires, comme s’ils se groupaient à son chevet pour l’achever à coups d’ordonnances.