Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Eh bien ! nous nous reverrons. Je ne vous prie pas de garder le secret de ma visite ; je vous quitte pour me rendre chez M. le procureur de la République et chez M. le juge d’instruction. J’espère qu’ils me feront l’honneur de me recevoir, bien que je sois sans lettre d’introduction auprès d’eux.

— Oh ! j’en suis certain mais ce dont je doute, c’est qu’ils vous renseignent plus que je ne puis le faire.

— Alors je me renseignerai moi-même.

En quittant, sur ces mots, le commissaire de police, William Witson s’en fut au palais de justice. C’était l’heure où devaient s’y trouver ceux qu’il désirait voir.

MM. Duret et Babou étaient, en effet, à leurs cabinets.

Reçu tout de suite par le premier de ces magistrats, à qui il avait fait passer sa carte, l’Américain lui dit :

— Je n’ai pas l’honneur d’être connu de vous, monsieur, mais je suis un vieil ami de Mme  Deblain ; ma visite a donc lieu de moins vous surprendre.

M. Duret s’inclina légèrement, en pinçant les lèvres.

C’était un homme de quarante a cinquante ans, d’un blond roux, au visage blafard, à la physionomie dure mais intelligente, d’assez bonne tenue,