Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/281

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C’était là un problème qu’il ne pouvait résoudre. Il en était réduit, sur ce point spécial, à espérer que les événements ne tarderaient pas à lui donner la clef de l’énigme.

En attendant, comme les investigations de Witson s’étaient également étendues sur le personnel de la cour de Vermel, il savait aussi tout ce qu’il lui importait de connaître de ce côté-là, tout ce que lui avait déjà fait supposer son entrevue avec MM. Duret et Babou.

Les magistrats du chef-lieu de Seine-et-Loire étaient divisés en deux camps, nous devrions dire plutôt en deux castes bien distinctes ceux qui, soit qu’ils appartinssent à la cour ou au tribunal, étaient de famille de robe et avaient fait régulièrement, hiérarchiquement leur carrière, et ceux qui, nouveaux venus, devaient leur situation et leur avancement rapide à leurs opinions politiques, ou tout au moins aux opinions politiques que, par ambition, ils affichaient.

Parmi ces derniers figurait au premier rang le procureur général, M. Lachaussée, un ancien bonapartiste. Après avoir écrit de nombreuses brochures, aussi indigestes que réactionnaires, il avait changé son fusil d’épaule si à propos et s’était prononcé si nettement pour les décrets d’expulsion que la République, sans s’inquiéter de son passé, de son incapacité notoire et de son manque d’éloquence, n’avait pas hésité à l’envoyer