Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus comme médecin légiste, mais comme docteur ayant soigné M. Deblain. Oh ! il faudra bien que M. Babou finisse par comprendre que celle qu’il accuse est innocente. La malheureuse ! Et c’est moi, moi !

L’accent de profond chagrin avec lequel s’exprimait Plemen ne permettait pas à Witson de prolonger sa visite. Il n’ignorait pas, d’ailleurs, les bruits qui avaient couru relativement aux relations du docteur et de Rhéa, et, bien qu’il n’y crût pas ou plutôt qu’il n’y crût qu’à demi, il se rendait aisément compte de la situation épouvantable que la fatalité faisait à ce galant homme.

Après avoir constaté, par probité professionnelle, la mort violente de son ami, il avait jeté dans les bras de la justice la femme de cet ami, une femme qu’il ne pouvait pas ne point aimer, lors même qu’il n’y aurait eu entre elle et lui que des relations avouables. C’était vraiment horrible !

Quant aux explications de Plemen, elles étaient si claires, si démonstratives, qu’elles ne laissaient point place à l’ombre d’un doute.

Oui, M. Deblain était réellement mort empoisonné, mais l’Américain admettait moins nettement que sa mort eût été à ce point foudroyante qu’il n’avait pu ni se lever ni crier, et que sa femme, dont l’appartement était contigu avec le sien, ne l’eût pas entendu.

Ce point qui, pour lui, restait obscur, le préoc-