Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/292

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accusation inepte ; je me suis déjà rendu compte de bien des choses.

— Et la main de Dieu s’appesantira sur les méchants, cher docteur, ajouta d’une voix inspirée le compagnon d’Elias Panton, en offrant à son tour ses deux mains à l’ami de miss Jane.

— Le révérend Jonathan ! fit William, en reconnaissant le clergyman a qui le chagrin n’enlevait ni sa tournure ridicule ni son langage mystique.

— Moi-même ! Ma sœur, très souffrante et désespérée, n’a pu accompagner son mari, et moi, je n’ai pas voulu le laisser venir seul dans ce pays de mécréants ; mais…

— Avant tout, je veux voir ma fille ! interrompit Panton.

— On ne vous le permettra pas, répondit Witson.

— On ne me le permettra pas ! On m’empêchera d’embrasser mon enfant ! Et qui donc ?

— Ceux qui l’accusent et usent rigoureusement du droit que leur donne la loi française de ne la laisser communiquer avec personne.

— Mais c’est horrible, monstrueux ! Comment, à notre époque, une semblable loi peut-elle exister chez un peuple civilisé ?

— Que voulez-vous ? cela est ainsi. Mais ce secret auquel est condamnée votre fille depuis déjà trois semaines ne pourra être maintenu longtemps, quelques jours au plus, car la loi n’autorise à gar-