Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’émotion de l’auditoire devint encore plus grande à l’audition du rapport médico-légal du docteur Plemen. Le doute n’était plus possible : M. Deblain était réellement mort empoisonné.

On savait bien que la défense allait faire entendre un médecin, un inconnu, un Américain, c’est-à-dire un compatriote de l’accusée, ce qui autorisait déjà à n’avoir en lui qu’une confiance médiocre, et que ce contre-expert se proposait de combattre les conclusions du célèbre toxicologue. Mais n’était-ce pas là de l’outrecuidance de la part de cet étranger ? Discuter avec le savant Plemen ! Il fallait être fou !

Cependant, lorsque le président invita le docteur Maxwell à prendre la parole et que l’on vit s’avancer jusqu’à la barre cet homme à la physionomie intelligente et fine, à l’attitude correcte et distinguée, le silence se fit subitement ; tout le monde redevint attentif.

On semblait pressentir que l’heure de quelque surprise étrange ne tarderait pas à sonner.

Mme Deblain avait relevé la tête et n’allait plus quitter des yeux son défenseur ; Elias Panton, la face congestionnée par l’indignation, paraissait retrouver un peu de calme ; le révérend Jonathan murmurait dévotement « Enfin, le Seigneur va parler par la voix de l’un des siens ! » et Félix Barthey, tourné vers Rhéa, semblait lui dire du regard :