Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/370

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éveiller l’attention de l’éminent praticien M. Magnier, appelé à son chevet quelques heures plus tard.

« Donc, on le voit, aucun phénomène pathologique externe ne permet d’admettre que M. Deblain a succombé à un empoisonnement en quelque sorte foudroyant par des sels de cuivre, pas plus qu’à un empoisonnement lent.

« Si je passe à l’autopsie et à l’analyse chimique des organes, je me vois en présence des contradictions les plus inexplicables, scientifiquement. Dans les viscères et les diverses parties du corps que j’ai soumis, à l’aide de tous les moyens connus, à une analyse minutieuse, j’ai trouvé, il est vrai, quelques traces appréciables de cuivre, mais dans une proportion si restreinte que son absorption n’aurait pu causer la mort, selon tous les toxicologues qui se sont spécialement occupés de cette question ; mais nulle part, là où la présence du cuivre cause des désordres faciles à constater par son action corrosive, je n’ai rien découvert de semblable : pas de taches gangréneuses dans l’estomac, pas d’ulcération de l’intestin, rien, rien !

« L’arséniate de cuivre ou tous autres sels qu’on prétend avoir été absorbés par M. Deblain seraient donc allés droit aux organes qu’ils devaient affecter, sans laisser trace de leur passage. C’est inadmissible, parce que c’est impossible !

« Ce qui n’est pas moins démonstratif, ce qui