Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/379

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la pièce où son confrère l’attendait ; mais, lorsqu’il eut refermé ces portes derrière lui, il ne put réprimer un mouvement de stupeur, en reconnaissant Erik Plemen dans l’homme livide, amaigri, aux regards fiévreux, qui se tenait debout, auprès de sa table de travail, s’appuyant sur le dossier d’un siège, comme s’il allait défaillir.

Le docteur, en effet, était horriblement changé. Depuis un mois, il avait vieilli de dix ans. Ses yeux étaient caves, ses traits tirés, ses pommettes saillantes.

— C’est bien moi, monsieur, dit-il, d’une voix gutturale, en s’apercevant de la surprise qu’éprouvait son visiteur c’est bien moi, si méconnaissable que je sois. Je vous attendais. Une seule chose m’étonnait, c’était de ne pas encore vous avoir vu.

— Vous savez donc, monsieur, ce qui m’amène ? demanda Maxwell.

— Puisque je viens d’avoir l’honneur de vous dire que je vous attendais. Néanmoins, je vous écoute.

Et, lui faisant signe de prendre place dans un fauteuil, il s’assit lui-même, lourdement.

Après s’être recueilli pendant quelques secondes, l’étranger prit la parole :

— Monsieur, dit-il d’une voix ferme, si je ne suis pas venu vous voir plus tôt, c’est que j’espérais que cette visite serait inutile. Il me parais-