Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/380

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sait impossible que l’instruction ouverte contre Mme Deblain ne se terminât point par une ordonnance de non-lieu. Tout au contraire, vous le savez, la veuve de celui qui était votre ami a été envoyée en cour d’assises, ainsi que l’homme qu’on accuse d’être son complice. On les juge en ce moment et malgré les preuves multiples de l’innocence de Mme Deblain, malgré l’éloquence de son défenseur, il se pourrait qu’elle fût condamnée. Sa condamnation entraînerait celle de M. Félix Barthey.

« Si, au contraire, ces innocents sont acquittés, il restera toujours un doute dans l’esprit des calomniateurs, peut-être même dans l’esprit de leurs juges. Lorsqu’un crime a été commis, l’opinion publique veut un coupable, et lorsque celui qui a été traduit devant la justice en raison de ce crime est renvoyé indemne, il n’en reste pas moins flétri aux yeux de bon nombre de gens, si le véritable criminel demeure inconnu. Vous me comprenez.

— Continuez, je vous prie, fit Plemen.

— Vous seul pouvez sauver Mme Deblain. Vous savez bien que cette malheureuse femme, que vous avez aimée, n’a pas empoisonné son mari. Votre ami n’a point succombé à l’absorption de sels de cuivre, car le cuivre que nous avons retrouvé, vous et moi, dans ses organes soumis à l’analyse, n’existait pas en quantité assez considérable pour avoir pu causer sa mort, en supposant même que