Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/407

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let, appelés in extremis, M. Lachaussée ne jugeait pas même utile de réfuter leurs dépositions. Bien au contraire, il les acceptait comme l’expression de la vérité.

Oui, Dumont avait ramené l’accusée à Vermel à sept heures du matin ; oui, Millet avait reconnu Mme  Deblain oui, c’était peut-être exact. Mais, est-ce que cela prouvait que cette femme, excellente écuyère, n’était pas revenue seule en ville, après le départ du docteur Plemen du château ? Il est probable qu’elle n’avait, au contraire, rien omis dans le but de se préparer un alibi, pour le cas où son système de défense deviendrait insuffisant.

Est-ce que, s’il n’en était pas ainsi, Mme  Deblain n’aurait pas invoqué tout d’abord son absence de son hôtel à l’heure présumée où le crime avait été commis ? Est-ce qu’elle n’aurait pas appelé immédiatement en témoignage ces serviteurs dévoués, le docteur Plemen et sa sœur elle-même, cette Mme  Gould-Parker, qui s’est trouvée si à propos victime d’un accident d’une telle gravité que Mme  Deblain n’a pu la quitter de la nuit ? Si cela était vrai, pourquoi s’éloigner au lever du soleil, si ce n’est afin d’être bien reconnue, à son retour à la ville, au lieu de rester toute la journée auprès de celle sœur en danger de mort ? Machination adroite, trop adroite même, puisqu’elle servait à la démonstration de la vérité.

Et comme le procureur général s’aperçut, avec