Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/426

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pénible ! Ah ! pendant ce long mois, j’ai bien tourmenté cette bonne mistress Vanwright. Comme vous devez être heureux et fier d’avoir sauvé cette pauvre femme ! Que vous êtes savant ! Quel monstre que ce docteur !

Ils étaient entrés dans la salle à manger où le couvert était mis, et William n’avait pu encore placer une parole. Il s’efforçait bien de sourire à toutes ces tendresses de Jane, mais son sourire était contraint, quels que fussent ses efforts pour paraître heureux.

Mais mistress Vanwright vint prendre à table sa place accoutumée, et sa présence, en rendant la jeune fille moins tendre, permit au défenseur de Mme  Deblain de dissimuler plus complètement l’état de son esprit.

La jeune fille était insatiable. Ce que les journaux, qu’elle avait dévorés, lui avaient appris ne suffisait pas à son affectueuse curiosité. Son père adoptif dut lui raconter les moindres épisodes de ce drame criminel dont son intelligence, son savoir et sa puissance d’analyse avaient si bien débrouillé tous les fils.

C’était, à chaque détail nouveau, un cri d’admiration de la charmante enfant.

L’excellente gouvernante, qui semblait souffrir elle-même de l’embarras évident de son compatriote, s’efforçait de calmer son élève et de mettre fin à ses interminables questions ; mais celle-ci