était impitoyable, et bientôt, quel que fût l’empire que Witson eût sur lui-même, il parut succomber à l’émotion qui le torturait, car, laissant tout à coup tomber sa tête entre ses mains, il murmura :
— Mon Dieu, donnez-moi du courage !
Miss Jane l’entendit et, toute pâle, s’élança vers lui, en demandant :
— Mon ami, par grâce, qu’avez-vous ? Vous ai-je donc fait de la peine ?
Elle avait écarté les mains de William et, le voyant livide, les yeux remplis de larmes, elle ajouta, en s’agenouillant devant lui :
— Oh ! je vous en prie, pardonnez-moi !
Et comme, sans lui répondre, il la fixait d’un regard douloureux, elle se tourna vers mistress Vanwright et s’écria :
— Assurez-le donc, je vous en conjure, que si j’ai fait ou dit quelque sottise, c’est inconsciemment. Je n’aime que lui au monde, vous le savez bien !
Elle avait repris entre les siennes les mains de son ami et les couvrait de baisers.
— Ah ! c’en est trop, gémit alors Witson, en s’arrachant brusquement à cette affectueuse étreinte et en se levant. C’était fatal, l’heure est venue !
Puis aussitôt il ajouta, en la suppliant du geste de ne pas se rapprocher de lui :
— Mon enfant, écoutez-moi. Dans un instant, vous connaîtrez le secret qui me torture depuis dix