Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/429

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Et, la tête basse, le cœur oppressé, la jolie Américaine quitta la salle à manger pour gravir lentement l’escalier qui conduisait au premier étage, où se trouvait son coquet appartement.

Lorsqu’elle fut seule, dans sa chambre à coucher, la pupille de Witson hésita un instant puis, se laissant tomber dans un fauteuil, près d’une petite table éclairée par une lampe, elle déchira d’une main tremblante l’enveloppe mystérieuse.

Elle contenait une douzaine de pages couvertes de l’écriture élégante et ferme de William. Elle la reconnut aussitôt. En tête de ces pages se trouvait un titre et une date : « Une erreur criminelle. Philadelphie, 1er mai 187… »

— Une erreur criminelle ; Philadelphie, répéta-t-elle ; Philadelphie ?

Ce dernier mot réveillait de nouveau dans son esprit de lointains souvenirs, car elle resta longtemps songeuse, avant de murmurer :

— Puisqu’il le veut, obéissons !

Elle commença alors la lecture de ce manuscrit dont les dernières lignes seulement allaient lui révéler le terrible secret de celui auquel elle avait donné toute sa tendresse.

« Le docteur Maxwell était en 187… un des premiers médecins de Philadelphie, bien qu’il fût encore très jeune. Mais il avait terminé ses études en France, il était docteur de la Faculté de Paris,