Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/73

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Aussi Raymond et Rhéa firent-ils la route, le plus agréablement du monde. Ce fut seulement lorsqu’ils eurent mis pied à terre dans la cour de l’hôtel de Walnut street, que, se regardant tous deux, en se demandant, l’un et l’autre, comment ils allaient apprendre à M. Panton ce qui s’était passé, ils ne purent retenir, un éclat de rire.

— Ah ! c’est votre affaire, dit la jeune femme ; moi, je vais changer de costume. Vous savez, à cette heure-ci, mon père est toujours dans son bureau !

Elle envoya de la main un baiser à son mari et s’esquiva pour monter dans son appartement.

— Sapristi ! murmura M. Deblain, une fois seul, ça n’est pas déjà si commode à raconter, cette histoire-là. Quel singulier pays ! Rhéa est charmante ainsi que sa sœur ; mais les autres, quelle drôle de famille ! Heureusement que l’oncle Jonathan, car je suis son neveu à cet original-là, et mon cousin Archibald ne nous accompagneront pas en France.

Tout en se livrant, à cet aparté, l’époux de la jolie miss Panton avait traversé le hall et il était entré dans le cabinet particulier du chef de la maison.

Le bonhomme Elias était à sa correspondance.

— Tiens, vous voilà déjà, dit-il à son hôte, en relevant la tête ; mais par Guillaume Peen, vous arrivez fort à propos : j’écris justement à Roubaix