Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/74

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pour cette affaire de draps dont je vous ai entretenu vous allez me donner votre avis.

– Pardon, cher monsieur Panton, observa Raymond, c’est que j’ai, moi, à vous parler d’une chose délicate qui vous intéresse plus directement.

— Ah ! bah ! De quoi donc ?

— Vous n’ignorez pas que je suis sorti ce matin à cheval avec votre fille miss Rhéa ; or, là-bas, à Camden place…

— Vous l’avez épousée.

— Comment, vous le savez ?

— Parbleu C’est mon beau-frère Jonathan lui-même qui me l’a appris. Pendant que vous terminiez tranquillement votre déjeuner, il est revenu par le chemin de fer et m’a raconté l’aventure !

— Et vous trouvez cela tout simple ?

— Qu’y a-t-il là d’extraordinaire ? Vous faisiez la cour à ma fille, vous ne lui déplaisiez pas, elle vous a pris pour mari, vous êtes un brave garçon que j’aime beaucoup. Ce sont là vos affaires et non pas les miennes. Je sais bien que ça n’a pas dû être d’une gaieté folle d’être marié par mon long beau-frère ; mais j’espère que cela ne vous portera pas malheur. Estimez-vous bien heureux s’il ne vous a pas débité un interminable et incompréhensible discours ! Oh ! vous n’y perdez rien pour lui avoir échappé cette fois-ci ; il saura bien