Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/75

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vous rattraper ! En attendant, touchez là, mon gendre. Ah ! vous me devez vingt dollars pour la bague que Thompson a passée au doigt de Rhéa. Il m’en a remis la facture ; je retiendrai ça sur la dot.

Absolument ahuri, mais enchanté, le mari de miss Panton serra cordialement la large main que lui tendait son beau-père, puis il courut rejoindre sa femme.

Le lendemain, cette étrange union était régulariséé à la légation française. Quinze jours plus tard, M. et Mme  Deblain s’embarquaient pour la France.

Tout ravi qu’il fût de son sort, Raymond n’avait osé annoncer son mariage au docteur Plemen ; il ne voulait le faire qu’en débarquant au Havre, par une simple dépêche.

Naturellement l’excellente Mme  Panton avait beaucoup pleuré en se séparant de sa fille, et le digne Jonathan s’était vengé du mariage qu’il avait fait lui-même, en adressant un long sermon aux deux époux et en bourrant la malle de son neveu Raymond d’une foule de religious tracts.

Quant à Jenny, qui restait seule, livrée à miss Gowentall, elle avait murmuré à l’oreille de sa sœur, en l’embrassant avec tendresse :

— Que tu es heureuse d’aller en France, de voir Paris ! Ah ! je ne tarderai pas à te rejoindre, même s’il me faut, pour cela, devenir la femme du colonel Parker.