Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/79

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commettants ; de même, d’ailleurs, que Paris se fait représenter au Parlement par des maîtres d’écoles, des pharmaciens et des mastroquets de province, dont les électeurs, leurs compatriotes, ne voudraient pas entendre parler.

Si, dès le début de leur création, M. Thiers était l’ennemi acharné des chemins de fer, c’est peut-être parce qu’il pressentait tous ces bouleversements plutôt encore que parce qu’il ne croyait pas à l’utilité pratique de l’invention.

De cet état de choses et de l’application du suffrage universel, il est résulté une fusion de toutes les classes de la société dans les villes où les lignes de démarcation étaient le plus nettement arrêtées autrefois.

Là où noblesse, magistrature, grande industrie, bourgeoisie, formaient des castes à part, tout le monde s’est réuni ou à peu près. La lutte contre les difficultés de l’existence, chez les uns, l’ambition, chez les autres, ont produit ce phénomène social.

La politique divise et groupe tout à la fois. L’amour-propre et la dignité disparaissent devant la chasse aux électeurs.

Le riche propriétaire foncier fait la cour à ses fermiers, membres du conseil municipal ; le grand industriel compte avec ses chefs d’atelier, qui embrigadent les ouvriers pour le scrutin ; les femmes les plus collet-monté flattent leurs servantes, dont