Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/84

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revenue à la charge, tout en se promettant, in petto, de reprendre ses tentatives de conversion, lorsque le beau Raymond serait son gendre. Car elle ne cessait d’avoir cet espoir, ne pouvant admettre que son neveu songerait jamais à épouser une autre jeune fille que Berthe.

Si, par malheur, il restait garçon, eh bien ! ce serait un oncle à héritage pour ses enfants ! Elle en prenait dévotement son parti.

Quant au docteur Plemen, il allait partout et partout était également bien reçu !

Si on le trouvait un peu trop élégant pour un médecin, si on l’eût aimé plus ennemi des plaisirs mondains, on n’en reconnaissait pas moins son incontestable valeur, son dévouement à ses malades, son tact parfait.

Toujours grave et respectueux chez les douairières, érudit avec les conseillers, galant auprès des femmes élégantes et coquettes de la haute industrie, simple avec les bourgeois, généreux pour les ouvriers, il s’était fait la réputation d’un charmeur. C’était un charmeur, en effet.

Dans une circonstance des plus périlleuses pour son ambition politique, il avait donné une preuve de sa finesse d’esprit et conquis des sympathies nouvelles.

Cela s’était passé à l’occasion du projet de laïcisation de l’hôpital dont il était le médecin en chef.