Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/99

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inconsciemment, pour s’attirer ces inimitiés et ces jalousies mesquines.

Son mari, qui l’aimait beaucoup et dont nous connaissons le caractère faible, l’ayant laissée maîtresse d’organiser sa maison à sa guise, l’hôtel du manufacturier, seulement confortable avant son mariage, était devenu, grâce à Rhéa si remplie de goût, la plus élégante des habitations.

L’appartement particulier de la jeune femme, contigu avec celui de son époux, au premier étage, eût fait envie à la plus coquette des Parisiennes. Ce n’était partout que bibelots de prix, objets d’art et tapisseries anciennes qu’elle rapportait de Paris à chacun de ses voyages. On venait par curiosité visiter sa salle de bain, merveille d’installation luxueuse.

Au premier grand dîner que donna Deblain pour inaugurer son hôtel restauré, la table fut semée de fleurs. Jamais on n’avait eu idée de semblable chose à Vermel.

Le jardin, tout simplement entretenu tant que Raymond était resté célibataire, avait été transformé. On y avait construit, communiquant avec le rez-de-chaussée, une grande serre, qui renfermait des plantes tropicales inconnues et les fleurs les plus rares.

La remise n’abritait plus seulement, comme autrefois, le coupé et le dogcart du maître de la maison, mais encore une calèche et un phaéton