Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/105

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Nous ne pouvions désirer une meilleure occasion pour nous rendre compte d’un seul coup des mœurs et des habitudes indiennes.

Tanjore, qui s’étend sur la rive droite du Kavery, était à cette époque une fort belle ville, un peu sale comme toutes les villes indiennes, mais admirablement approvisionnée par de nombreux bazars. De plus, nous savions qu’elle avait les plus beaux temples de l’Inde méridionale. Nous nous promettions bien de les visiter dès le lendemain. En attendant, nous nous étions dirigés vers le quartier indien. Le spectacle qu’il présentait était original et animé au possible. Toute la population était sur le seuil des maisons, fumant, travaillant, causant, se reposant du labeur de la journée, se consultant pour les affaires du lendemain, et trop accoutumée aux Européens pour nous gêner en rien dans nos observations.

Ces rues que nous parcourions n’étaient guère habitées que par des marchands, c’est-à-dire par des Indiens appartenant à la troisième et à la quatrième caste.

Au coin de l’une de ces rues, plus étroite encore que celles que nous venions de traverser, nous tombâmes tout à coup au milieu d’une troupe qui ressemblait, à s’y méprendre, à une corporation de mendiants revenant de sa tournée journalière.

À peine les Indiens nous eurent-ils aperçus, qu’ils échangèrent bien vite quelques paroles, et que, se