Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/110

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Elle était plus spacieuse que toutes les autres, elle semblait plus élégante ; les éclats de rire que nous y entendions nous disaient qu’il y avait là bonne et joyeuse compagnie.

Laissant alors, à droite et à gauche, les femmes qui, couchées sur des nattes en dehors des cases et enveloppées dans leurs longs voiles de mousseline, fumaient ou chantaient, nous nous approchâmes de ce lieu vers lequel nous attirait notre curiosité, et, non pas sans indiscrétion, nous regardâmes dans l’intérieur de la maison à travers les rotins de la natte formant la porte.

Une douzaine de personnages étaient là, couchés sur des coussins, donnant toute leur attention aux danses de plusieurs femmes hindoues, qu’à leurs riches costumes nous reconnûmes pour des bayadères attachées au service d’une des pagodes.

Sir John poussa tout à coup un hào ! de satisfaction. Il avait distingué dans les spectateurs deux officiers de l’armée de Madras. Sans plus de façon alors, me faisant signe de le suivre, il souleva la natte, et nous fîmes notre entrée dans la salle en nous excusant auprès des deux gentlemen, et en demandant pour nous, sur les coussins, deux places, qui nous furent immédiatement et gracieusement accordées.

À peine fûmes-nous assis, qu’un des domestiques de la maison s’empressa de nous apporter des houkas, mais aux premières bouffées que j’essayai de