Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/154

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Celui aux marches duquel s’arrêtèrent nos palanquins était une grande halle quadrangulaire, élevée sur une plate-forme et fermée de trois côtés. La toiture, terrasse sur laquelle on pouvait monter par des escaliers de pierre placés en dehors de l’édifice, était soutenue par des colonnes qui en faisaient le tour, en formant sur chacune de ses faces une large galerie, servant aux domestiques pour y préparer les repas et pour y dormir. De grands arbres, figuiers, palmiers et bananiers, l’ombrageaient. Sans l’état de délabrement dans lequel il était, grâce à la négligence de la Compagnie, c’eût été là, sauf l’hôtelier, un hôtel fort habitable.

Les premiers occupants du choultree étaient de pauvres marchands qui s’empressèrent de nous céder la meilleure place. Dix minutes après notre arrivée, nous étions installés de façon à laisser passer les plus grandes chaleurs du jour.

Les trois heures de notre halte furent employées en conversations charmantes, pendant lesquelles, avec une patience inouïe, notre compagne me donna mille détails curieux sur les mœurs de l’Inde. Malheureusement, elle parlait si mal l’anglais, et moi je comprenais si peu l’indoustani que nous avions les plus grandes difficultés à nous entendre. Sans sir John, notre mutuel interprète, j’eusse parfaitement pu ne pas tirer pour mon instruction grands avantages de mon voyage avec une bayadère de Vischnou.