Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/169

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— Que faire ?

— Ils ne sont pas prêts encore, nous avons jusqu’au coucher de la lune ; jamais ils n’attaquent quand elle brille. Dans cinq minutes, lorsque je vais être de nouveau étendu sur ma natte, vous ferez semblant de vous éveiller et vous m’appellerez. Le maître en fera autant ; vous pourrez prendre ensemble une décision.

— C’est cela, lui dis-je, retourne alors à ta natte.

L’intelligent serviteur se coucha sur le sol, et, se glissant le long des parois de la tente, eut bientôt regagné sa place, sans que moi-même, qui l’avais suivi du regard, j’eusse entendu le moindre bruit.

Je m’aperçus, en tournant les yeux du côté de sir John, que lui aussi devait être éveillé et prévenu, car ses rideaux étaient agités.

Roumi m’avait quitté depuis quelques instants, lorsque mon ami, plus impatient que moi, l’appela à haute voix.

Le domestique, comme s’il avait été réveillé en sursaut, fit un bond de sa natte au palanquin de son maître et, allumant une torche, répandit brusquement la lumière autour de nous.

Canon, ainsi que moi, sauta à bas de sa couche, et son premier soin fut d’aller soulever les rideaux du palkee de sa maîtresse. Elle dormait toujours d’un calme et profond sommeil, bercée probablement par de doux rêves, car la charmante enfant